vendredi 8 mars 2024

Reconnaissance des acquis à son meilleur

 Hier soir, passé une heure en ligne avec un étudiant inscrit en RAC qui devait me démontrer ses compétences en gestion des infrastructures TI.

Candidat avec une quinzaine d'années d'expérience, débrouillard et intéressé.  Le représentant parfait de ce que devrait être - dans l'absolu - un candidat en reconnaissance des acquis, quelqu'un qui a des acquis.  Bref, en un peu plus d'une heure à le regarder travailler dans son environnement, à L'écouter expliquer ce qu'il avait fait et en l'interrogeant sur des points précis, j'ai été en mesure de lui reconnaître neuf des onze compétences du programme !

Les deux compétences qui vont lui rester sont relativement simples: l'étudiant doit démontrer qu'il peut administrer un serveur Linux et rédiger une politique de sécurité.

À la suite de la rencontre, il me semble évident que l'étudiant est capable de faire les deux éléments mais rien, lors de la rencontre ne pouvait le prouver.  Bref deux travaux relativement simples à compléter, une entrevue rétrospective et mon étudiant aura sauvé un an de formation !

Au-delà de mes interrogations sur la RAC et les paradigmes en éducation de mon billet précédent j'ai encore une fois été en mesure de vérifier que, concrètement, la reconnaissance des acquis apporte quelque chose à des gens qui ont eu un parcours atypique et qui ont été en mesure d'apprendre en dehors des cadres scolaires traditionnels.  Ça remonte le moral.

Reste l'autre problème, qui m'obsède depuis des années.  Que faire avec les étudiants qui n'ont que des acquis partiels, à qui il manque des éléments, souvent essentiels, pour se faire reconnaître leur formation ?

Dans le meilleur des cas, je peux proposer un travail, proche des situations réelles qu'ils pourront rencontrer sur le marché du travail, et leur demander de le compléter.

Encore une fois, les plus expérimentés (ou les plus débrouillards ?) vont arriver à compléter le travail et, en entrevue, démontrer la maîtrise de la compétence à reconnaître.

Mais les autres ?  Ceux qui ont des besoins plus larges, pour qui la formation manquante est plus complexe ?  Comment arriver à la leur donner ?  En théorie un processus RAC se veut personnalisé.  La formation manquante se veut adaptée aux besoins de chaque individu, contrairement à une formation traditionnelle, qui précède l'arrivée sur le marché du travail, et qui se veut standard pour tous puisqu’on vise un niveau minimal commun au moment de débuter une carrière.  Ici, on veut plutôt compléter ce qui manque pour atteindre ce niveau minimal.  Y a-t-il moyen de permettre un tel apprentissage ?  J’ai longtemps pensé que les technologies, dans une approche de formations modulaires disponibles à grande échelle, étaient la piste à suivre.

Doit-on, au contraire, penser à une approche très classique, quelque chose qui se rapprocherait de la relation entre un apprenti et son guide ?  Et si oui, comment la mettre concrètement en place ?

À méditer.

mardi 5 mars 2024

Reconnaissance des acquis, éducation des adultes et paradigmes

Courte réflexion aujourd'hui.  Lu dernièrement "The Structure of Scientific Revolutions" de Thomas Kuhn où il est fortement question de paradigmes et, plus précisément de changements de paradigmes en sciences.

Pour rappel, un paradigme peut se définir comme un modèle.  Wikipédia définit un paradigme comme "une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent du monde qui repose sur un fondement" (1).

Kuhn, quant à lui, indique qu'un paradigme "... is, instead, a concrete artifact or model investigation that produces a particular way of seeing phenomena and which invites elaboration and extension" (2).  

Je suis présentement en réflexion sur ma manière d'intervenir auprès de mes étudiants inscrits en reconnaissance des acquis et des compétences (RAC).  Grosso modo, je travaille avec des étudiants adultes ayant travaillé un certain temps en informatique mais qui n'ont pas de diplôme officiel dans le domaine.

Je dois donc évaluer où ils en sont, leur proposer un cheminement me permettant d'évaluer leur acquis et, le cas échéant, leur reconnaître les différentes compétences menant à un diplôme collégial en informatique (pour plus d'informations sur le processus RAC, cliquer ici).

Mes questions en ce moment:

  • comment décrire le paradigme dominant à l'heure actuelle en éducation au Québec ?
  • qu'est-ce que ce paradigme entraîne au niveau des pratiques d'évaluation ?
  • est-ce que l'évaluation des acquis extra-scolaires peut s'inscrire, se conformer à ces pratiques d'évaluation ?
Il faut bien comprendre que mon questionnement vise à améliorer mes pratiques.  Pour l'instant je peux dire que ma manière de procéder fonctionne mais qu'il s'agit d'aller plus loin.

À suivre.

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Paradigme, consulté le 2024-03-05

(2) Kuhn, Thomas.  The Structure of Scientific Revolutions: 50th Anniversary Edition 4e Édition, The University of Chicago Press, 2012.  ISBN-13 978-0226458120.  Format Kindle, location: 1,748

lundi 4 mars 2024

Réflexions personnelles et blogues.

 Je suis tombé hier sur un texte d'Harold Jarche où celui-ci revient sur les bon côtés des blogues, texte intitulé "blogging is enough".

Intéressant de se rappeler qu'en ces temps dominés par les technologies complexes (Intelligence artificielle et autres), un blogue reste un moyen simple de rester en contact avec nos semblables.

Intéressant aussi le fait qu'un blogue reste ce que nous en faisons.  C'est à nous de décider combien de temps nous allons passer à écrire sur celui-ci.  C'est également à nous de décider ce qu'on veut y mettre et jusqu'où on veut le développer.

Depuis maintenant le 6 novembre 2020, quelques mois après mon départ en (semi) retraite, je prends quelques moments presque quotidiennement pour inscrire dans de grands cahiers Moleskine (j'en suis maintenant à mon troisième) quelques réflexions personnelles.

C'est un exercice intéressant en soi.  Le fait d'écrire à la main sur du papier est une sensation que j'avais oubliée après avoir passé tellement de temps à l'ordinateur.

Il reste que cette masse d'informations rend difficile la possibilité de retrouver quelque chose de précis.  Bien que mon but reste profondément personnel et que le partage n'est pour moi qu'un élément parmi d'autres.  Je n'ai pas la prétention ni l'ambition d'utiliser ce blogue pour écrire des choses qui susciteront nécessairement un grand intérêt chez mes semblables.  Par contre, l'idée de retrouver de manière un peu plus organisée certaines de mes réflexions et de pouvoir éventuellement les pousser un peu plus loin - que ce soit suite à des commentaires ou par de simples retours en arrière de ma part - a allumé quelque chose chez moi.

J'ai souvent, par le passé, essayé de démarrer un blogue mais ces tentatives n'ont pas duré trop longtemps.  Reste que j'ai également tenté plusieurs fois de tenir un journal sans succès et que cette fois j'en suis à presque trois ans et demi d'écriture.

Peut-être que cette fois-ci sera la bonne.












Reconnaissance des acquis à son meilleur

  Hier soir, passé une heure en ligne avec un étudiant inscrit en RAC qui devait me démontrer ses compétences en gestion des infrastructures...